La fable de Jeanne

Jean de La Fontaine est à l’honneur cette année car c’est le 400ème anniversaire de sa naissance à Château-Thierry.
Une élève de 6e vous propose ce texte.

LA FABLE DE JEANNE

Le renard et la cigogne

Sire Renard, d’un pas nonchalant,
Braillait à tout venant.
Aucun ne bronchait
Car tout le monde le craignait.
Mais un moineau rebelle,
S’envola à tire d’ailes.
Le Grand Prédateur ne se doutait point
Qu’un misérable oiseau puisse sceller son destin.
« Â - Ne voyez vous pas que vous nous importunez ?
Retournez dans votre foyer !
 Misérable imbécile !
Ce n’est pas vous qui allez me transformer en un animal doux et docile !
Je suis ici chez moi !
Et je resterai tant que mon âme le voudra !
 Je vous aurai prévenu !
Dit le moineau quand il s’en fût.
Compère Renard continua de chanter,
Et sembla ne jamais se lasser.
Un oisillon dont l’œuf était à peine cassé,
Fonça tête baissée
Dans la gueule du Rusé.
Le Galand qui ne semblait point s’amuser,
Commença à tousser.
Comme une Cigogne passait par là ,
Il l’interpella et lui demanda :
« Â - Chère amie, aurez-vous la bonté
D’enlever ce qui coince mon gosier ?
 Sachez que la bonté n’est pas notre seule qualité,
Mais j’accepte de vous aider.
 Vous me sauvez,  »
Répondit le Renard, continuant de tousser. 
Quand la Cigogne
Commença sa besogne,
Le Galand poussa un cri,
Si fort qu’il crut en perdre la vie.
C’était un long râle,
Un râle à fendre l’âme.
Commère Cigogne savait que la vie du Rusé était entre ses mains,
Et qu’il fallait qu’elle ne trompât point.
Quand elle sortit délicatement l’oisillon,
Le Grand Prédateur mourut
Mais l’oisillon vécut.

À trop faire le fanfaron,
Vous allez être puni d’une façon
Digne de ce nom.

Jeanne BESSON.

(Cette fable a été conçue avec une illustration de « Â Le loup et la Cigogne  »)

P.-S.

gravure : Gérard Edelinck, d’après Hyacinthe Rigaud